Entre ailleurs et nul part


Comme il faut se réécrire
Comme il faut se ravoir
J'ai voulu me séduire
J'ai changé de mémoire
Pour tout ce que j'ai laissé derrière
Ces contretemps sans avenir
J'ai trop trempé dans mes rêves
Pour un jour en revenir
Luke,
La vie d'en-face.

Allez, viens, prends-moi par la main et emmène-moi. Il paraît que c'est la trève. De Noël. De l'année. Tout ce que tu veux. Abandonne ma tristesse le temps d'une nouvelle année. Quelle bonne idée de finir un an avec ces fêtes. Et de les commencer. Je dois dire que fin et début d'année s'écoulent toujours sur un filon de bonne humeur. Pour moi. Puisqu'il s'agit d'être ensemble pour des tas de raisons. C'est le dix autres mois les plus difficiles à vivre.

Du moins, c'est ce que je croyais.
Jusqu'au 31.

Je n'ai pas fait d'efforts pour adhérer à cette date. Ce chiffre-là, je le voulais pas. Je m'imaginais une belle soirée. Egoïstement, pour moi. Bien sûr. Peut-être que. Aurais-je été mieux ailleurs? Je ne sais pas choisir. Et il y a des gens qui le comprennent plus vite que d'autres... on ne me suit jamais quand je choisis la caisse au supermarché... Alors, au jeu du Qui m'aime me suive, j'ai été bien souvent perdante. Mais tu sais, on s'habitue.

Les deux mots qui se crient et se hurlent en ce moment. Comme un nouveau palier à franchir, j'évite de les dire. Formule de politesse. Le "Toi aussi" est très utile. A peine trois jours et j'ai compris que 2008 et moi, malheureusement, ça n'irait pas. Puisque trois jours plus tard, tout ce que j'entreprends doit se faire deux fois pour aboutir. Et puisqu'à peine le soleil dans les iris, je réalisais le matin du premier qu'on m'avait oublié plusieurs fois les mois précédents. Les mots qu'on écoutent d'une oreille pleine de sangria la veille se réveillent douloureux le lendemain. Alors tant pis, je n'en ferais qu'à ma tête et ce cadeau d'anniversaire je le garderais pour moi. Tant pis, petite fille boudeuse. Oui. Je devrais apprendre à être rancunière aussi. Parfois, ça doit faire du bien. Juste d'être convaincue de n'y être pour rien. Enfin. Je ne comprends pas. Ce que j'ai fait ou pas. Mais bon. Ce matin, je relisais ce que le papier avait accueilli la veille. Et je m'en suis voulu d'avoir écrit ça. C'était la colère. Tu deviens parano... blablabla. Mais ne mets plus tes mains devant les yeux pour ne pas affronter la réalité. Demain, je m'en voudrais sûrement. Ou dans une semaine. Peut-être deux. Là, je veux l'écrire. Je suis toujours aussi muette qu'avant. Alors quoi? Est-ce qu'il va encore falloir tourner une page cette année? J'en ai marre. L'histoire va trop vite se terminer. Je ne m'étonne plus de me paraître distante envers les gens.

Je pourrais finir comme ça. Des mots baignés d'amertume. Mais depuis, tout va un peu mieux. Même si c'était une soirée pour lui dire au revoir, lui souhaiter bon vent et bon courage pour ces quelques mois au Nord de la Belgique. C'est pas grave, j'irais.

Et que ce ne soit pas si pire.

Souffler une douceur