En remontant le tiroir des mots invisibles, j'ai juste eu envie. De quoi? Je ne sais pas. Rien. Rien. Mais les doigts sur le clavier. Et s'épanche le coeur. Ou l'âme. Il y a les mots qui ne comptent vraiment qu'ici. Et pourtant. Ce n'est pas le silence qui. Les yeux défilent le long de l'écran. De droite à gauche, ils avalent les mots. Mais lorsque c'est mon tour. Rien. Ou presque. Parfois il vaudrait mieux ne pas. Finir mes phrases est dépassé. Alors, ne pas espérer mieux. Prendre ça pour des excuses. Ou pas. Je ne sais pas ce qu'il faut en tirer, de ces mots-là.

Parce qu'il y a La jonque dans les oreilles. Et déjà, je me voyais dessus. Parce qu'il y a août qui se pointe et que doucement, la solitude pèse de plus en plus fort sur les vacances.

Et mes parents aussi me pèsent. Je n'en peux plus de ces questions continuelles auxquelles ils me faut répondre. Avec ma mère, je ne grandis pas. Il y a déjà quelque chose de bien là-dedans. Mais entre 6 et 21 ans, il y a une marche. Qu'il faudrait qu'elle franchisse. Je n'en peux plus. Et lorsqu'elle me dit que je ne dis rien. Je souhaiterais juste lui répondre qu'elle parle trop. J'en ai assez de ces questions idiotes qui ne nécessitent pas de réponses. De ces questions posées alors que j'ignore les réponses. Et c'est toujours comme ça. Elle demande toujours ce que je ne sais pas. Alors, évidemment. Mais cette indépendance, je ne peux pas encore me la permettre.

Plus ça vient, plus les rêves tendent loin d'ici. Ils le savent que j'irais flirter avec le soleil pour le reste d'une vie. Ils le savent bien que le gris des nuages ne me rattrapera plus à un moment donné. Que la chaleur d'un début de printemps m'étreindra avant la date. Que les jours de Noël se feront en bord de mer. Il n'y aura plus le bruit de la pluie sur les vitres à longueur d'année. Et peut-être est-ce ce qui me manquera le plus. Il y aura juste la douceur d'un jour sans nuage en pleine tête.

Souffler une douceur