Respire. C'est le wek-end. Et tous les jeudis, j'enfile les heures comme sur un collier de perles. J'ai l'esprit automate et le rire facile. Le printemps s'est installé, temporairement, au-dessus de nos têtes. Après six heures de cours, j'ai pu découvrir la couleur du ciel. J'ai arpenté la fnac de Saint-Lazare en attendant mon train. Celui-ci. A cette heure-ci. Mes clés étaient restées sans moi. On commence à s'interroger sur l'après, la licence était le but à atteindre. Figure-toi qu'on y sera bientôt au sommet de l'échelle. Et le bac+3 ne sera alors que de l'histoire ancienne. Je vieillis au nombre d'années d'étude. Et après... j'ai choisi mon carrefour.
Elle ira peut-être au Népal. Et elle, au Tibet. Et moi? je ne sais même pas si cet été se conjuguera en départ en vacances.
Une de mes profs me faisait peur. Elle sourit et dis tu maintenant. Le mythe de la sorcière s'est effondré. Je souffle. Et, le 28 avril se profile infernal. Parce que 8 heures de partiel et donc deux dissertations dans la journée vont laisser mon poignet sur les tablettes de l'amphi.
L'encre défile en corps accord. Les jours se remplissent de minutes supplémentaires et mes projets de mai tombent en désuetude. Les mois s'enchaînent et toujours le même refrain. On connaît les yeux cernés qui ne vont pas tarder à arriver. Et ces minutes précieuses au creux de l'oreiller. Et dans tout çà, 3x7 et au bout de la ficelle, il y aura peut-être cette belle récompense. Ce ballon échappé lorsqu'il y a déjà trop peu de temps.

Souffler une douceur