Il n'y a que les mots des autres. Sous les yeux. Sous les doigts. Il n'y a plus les miens. Ni ici, ni ailleurs. Ceux qui franchissent la plume resteront où ils sont. Je n'ai plus envie. Pas pour l'instant. Pas le moment. Et pourtant, je suis là. A taper. Je tape toutes les combinaisons possibles pour trouver mes allers et retours en train.

Ce titre. Cette phrase, elle est à l'abri sur une page blanche. Je ne retiens pas les noms communs, j'oublie les COD et ne retiens que l'imparfait et le passé-composé. Foutue concordance des temps. Elle fait mal.

J'écris en pleine tête et sur le bitume. Une fois arrivée, il n'y a plus rien. Les journées sont longues de ses clients au compte-goutte. J'aligne les bonnes vacances et j'attends les miennes. A peine. Il n'y a plus personne. Ici. Ailleurs. Ils sont tous partis. Les journées sont longues quand on compte les minutes à attendre.

Et au final, c'est quand ils te parlent de leurs vacances que tu te rends compte que seule, et bah. Tu l'es. Où es-tu?

Souffler une douceur