Toi, Sabr*na, je ne te connais pas. Je ne t'ai pas connu. Et je n'en aurais pas l'occasion. Plus l'occasion. Alors, pourquoi? J'ai pu t'esquisser sur les traits de ton père, croisé quelques fois. Si j'écris ton prénom c'est pour cacher ma peine des larmes de ma tante. Peut-être aussi que tu avais 22 ans. Tu étais la fille d'un de ses amis. Ton père, elle le connaissait depuis assez longtemps maintenant. Elle était amie avec ta belle-mère. Elle a assité à la naissance de leur relation. Elle était là pour leur mariage. Pour apprendre qu'ils allaient avoir de nouveau un enfant. Et toi, Sabr*na, tu venais de regagner le toit familial avec ton petit bout de 4 mois. Tu étais rentrée seule dans ce coin de département. Tu étais repartie. Vous revoilà tous les deux absents. Envolés le temps d'une après-midi. Envolés pour la folie d'un homme, du père.

*


Corrèze, le 22 Août.

On revient de vacances. Coupée du monde et perdue en pleine forêt ou presque. On revient de vacances. Et les nouvelles sont mauvaises, d'où qu'elles viennent. On se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres. Je me le dis. Et parfois, ça vient te percuter. Comme un car percute une voiture. Et rien n'en ressort de bon.
Je voudrais repartir.

Souffler une douceur