Allez, tiens. Prends toi cette claque dans la figure. J'aurais du m'en douter. Tout allait beaucoup trop bien pour que çà continue. Il y avait le soleil, la presque chaleur. L'emploi du temps faisait sourire. Oui.
Jusqu'à ce midi.
On n'y croit pas. Tout çà, çà n'arrive qu'aux autres. Tu parles.
Une de mes cousines a tenté de se suicider. Le coeur a chaviré. Et les larmes restent bloquées derrière les paupières. Je l'ai vu, il y a un mois à peine. Et tout avait l'air d'aller. Avoir l'air. Humpff.
Il paraît que çà n'allait pas en cours. Elle vient d'avoir 18 ans. J'ai une boule au creux de l'estomac. Et je crois bien que je m'en veux. Un peu. Pourquoi? Ah! la bonne question. S'il y a bien une chose que l'on a tous ou presque en commun dans cette famille, c'est de ne rien dire.
On intériorise. Certains plus que d'autres. On laisse la pression monter. Et des fois, on craque. On laisse aller les mots. J'hausse le ton. Mais tout finit à la prochaine rencontre.
Mais de nous tous, c'est certainement elle la plus torturée. Parce que j'imagine que çà ne doit pas être évident de voir sa mère mettre son frère et sa soeur à la porte. Déjà que moi, je ne l'ai pas digéré... Et se retrouver seule. Fille unique presque.
On n'est pas gâté avec ces histoires de famille. Ils sont tous têtus de toute manière (ma mère, en tête). Chacun a ses propres idées. Petite, je me rappelle des "assiettes cassées" lors des réunions de famille. On nous foutait dehors, nous. On entendait les cris et les engueulades. Mais, on s'en lassait vite pour aller jouer dans le jardin de nos grands-parents.
Et tous ces peut-être se bousculent en tête.
Je sais pas quoi faire.
le 16/03/07


[J'appellerais.

Trois jours plus tard, une fois dans le noir, j'ai encore du mal à m'endormir.
Et cette phrase qui me revient continuellement en tête... Il ne faudrait qu'un changement de pronom...
"Il a l'âme bouleversée de ceux qui furent élévés à se taire"
Avalé. Mâché. Digéré. Réalisé.
Les paupières finissent par libérer les larmes.]


Souffler une douceur