Les souvenirs sont épinglés au nylon. Je n'ai qu'à me tourner pour les affronter mais je ne les vois même plus. Il faudrait que j'en souligne d'autres. Je voudrais étaler les fils au plafond et dessus, afficher tous mes goûts. Les couleurs sont aux murs. Voyons. Ce que je voudrais et ce que je ne voudrais pas. Il y a les nouvelles qui tombent et il n'y a pas qu'elles qui tombent. A se retrouver ébranlée un peu toutes les semaines, je me dis qu'un jour. Un jour, une nuit, au crépuscule ou à midi; un jour, tout cédera. Et des larmes, la peine et l'amertume, je ne sais si je pourrais m'arrêter. Et à la fin, puisqu'il en faut bien une, je redoute l'état dans lequel je serais. Et dans quel état seront les autres. En attendant, je vais bien. Ne t'en fais pas. Alors, à chaque fissure, il faut faire de mon mieux. Parfois, le mieux ne suffit plus.

[" Elle sourit toujours, disaient ceux qui ne se doutaient pas qu'elle pleurait en chambre et souriait en société." Fatou Diome.]


Souffler une douceur