J'ai gagné un agenda. Moi qui ne voulait pas en avoir... Je n'ai pas dit non. Refuser un cadeau à 10€? C'est pas mon genre... De là, s'accumule un très joyeux bordel. Tout s'entasse et parfois, parfois ça se casse la gueule et ça fait mal. J'imagine une journée à lire. Avachie dans le canapé, dans le lit, sous la couette. Avec un chocolat chaud, brûlant et un bon livre. En ce moment, je n'attends que les dimanches. Pour le faire.Et le pire, tu sais, le pire c'est que les prochaines vacances sont loin. Et que ce n'en seront certainement pas. Puisqu'il y aura tel truc à rendre, le mémoire à préparer, la fatigue à terrasser. J'ai plus peur d'aller de l'avant, tu sais. On m'y projette alors puisque je n'ai pas mon mot à dire, autant faire en sorte que. J'ai de plus en plus de mal. A suivre la route. A suivre les lignes. On aligne l'imaginaire. Et je te promets je ne fais pas que me plaindre. Mais puisque je suis aphone, il faut bien que je communique. Les clients sont prévenants envers moi, et si tu savais le bien que ça fait. Je regarde la pluie dévaler les vitrines. Je regarde la pluie ruisseler sur les vitres. Je regarde la pluie chassée par les essuis-glace. Je regarde la pluie sui tombe sur le manteau. Je regarde la pluie. Qui dégouline sur l'arête du nez. Qui mouille les parapluies et qui forment des flaques. Je regarde la pluie... à l'abri. la route menait droit vers les nuages en rentrant. Pendant un bon kilomètre, j'ai cru que j'y parviendrais sur ce sol cotonneux. Et je savais qu'au-dessus, le ciel serait bleu. Mais la voiture a tourné. Tout s'est évanoui.


Je suis fascinée par tout ce que je ne dis pas.

Souffler une douceur