Arrête l'imposture. Je devrais me saisir à bras le corps parfois. Arrêter de me dire, de m'inventer et de me projeter. Arrête donc. Rien ne va. Jamais. Toujours. Arrête donc. Mais je n'en ai pas le courage. C'est comme si. Comme si, je ne sais pas. J'ai peut-être pris l'habitude de mon imposture. Et c'est tellement difficile d'en sortir. De caler les déboires autre part que la nuit tombée. De les caler autre part que sur une feuille vierge. Encore faut-il vouloir en sortir. J'aime ces journées où il pleut et le vent souffle. Parce que je sais que je peux rester enfermée dans la bulle. A ne rien faire. Ne même pas prendre le temps de penser. Alors, le dimanche ça va toujours un peu mieux. Mais le lundi, c'est autre chose. C'est souvent autre chose. C'est si facile de se retrouver coincée dans le quotidien. On se lève, on travaille, on a l'esprit occupé toujours. Il y a des centaines de façon de ne pas avoir le temps de penser. De réfléchir. De se regarder dans une glace. Il y a le réveil à la dernière minute, la radio dans la voiture, les sujets de conversation, comme ça, pour ça. Et je crois bien que je m'y complais. Je ne sais même plus quand date le moment où j'ai juste été. Entièrement là. Au dehors, il y a ce que je ne peux pas. Tu sais quoi? Je crois que je n'en ai pas la force. Ne me demande pas comment je vais. Ne dis rien. Je crois, qu'actuellement, je mentirais.


" Peut-être qu'un jour sans effort
Il sera si bon d'avoir su
Qu'être plus beau c'est d'être moins fort "
Comme un homme, Luke.