Les yeux sont ombrés et rien ne laisse filtrer quoi que ce soit. Les paupières sont closes et pourtant. Pourtant, la larme brille au coin. Les cils sont fardés et allongent le noir un peu plus loin. Les paupières pourront bien se rouvrir. Les yeux seront baissés. Triturées les mains qui ne savent que dire et qui disent tellement. Emmêlées les doigts qui ne savent où, quoi, comment faire. Pourquoi? Quoi? Comment? Et les mains enlacées l'une dans l'autre se trompent. Allonger les manches et espérer un peu de chaleur. Dans les poches, se cacher au monde entier. Les yeux dans les poches. L'ombre à l'ombre. Lasser de regarder le sol, avoir la tête en l'air. Les yeux sont ombrés et n'aperçoivent que les fenêtre des hauts immeubles ou le pompom du bonnet qui vient de passer. Les cils sont toujours allongés, comme un rideau protecteur. La poussière tombe mais ne touche pas l'ombre. Elle s'amasse sur l'arête du nez. Et la pluie dont on n'est pas à l'abri. Accélérer l'allure. Ou peut-être pas. Elle dévale les façades. Flic. Flac. Floc. Torrentielle à souhait. Les yeux sont délavés maintenant. Il n'y a plus rien à trouver.

Souffler une douceur