Un grand verre de temps libre. Voilà ce que je demanderais si seulement, quelque part, on me servait du temps en cocktail. Ce serait un verre à pied. Il sera servi avec un soupçon de calme et un zeste de légèreté. Avec un parapluie et une brochette de bonbons.  Avec une fraise tagada, des dragibus et un crocodile. La brochette serait en travers du verre. Il y aurait une paille noire, aussi. Parce que j'aurais le temps de siroter. Entre deux gorgées, il y aurait des pages et des pages. Avec mon grand verre de temps libre, je n'aurais plus de cernes sous les yeux. Dissimulées sous les montures de lunettes. Et dans la tête, il n'y aurait que des choses légères. Pas de celles qui pèsent et qui font traîner des pieds. Je le prendrais en terrasse ce verre. Evidemment, quelle question. Au soleil. Et l'horloge sans arrêt ne montrerait que les espaces entre les minutes. Aléatoirement.

Souffler une douceur