Dimanche 15 mars 2009

C'était chien et loup. Le ciel était un port, les mâts se dressaient encore plus haut vers le ciel, à la poursuite des avions. Les bateaux dansaient. C'était encore l'hiver et pourtant le ciel affichait sa douceur. C'est hier. Ce sera aujourd'hui. C'était demain.

Les jours de repos débutent toujours trop tard. Il y a la fatigue qui s'efface le temps d'une journée. Tout de même, les yeux s'ouvrent une première fois à sept heures et vingt minutes. Comme en semaine. Ils se referment tout de suite. Le dimanche, plus rien ne peut les rouvrir. Les dimanches débutent toujours trop tard. Alors forcément, j'empiète sur la nuit. Désormais, elle tarde à venir elle aussi. Et ça suffit. Cà suffit à abandonner les manches longues pour une journée.

J'aurais pu travailler aussi. J'ai des lettres en retard sur mon mémoire. Mais j'ai préféré faire autre chose de mes dix doigts. Alors, j'ai modeler la pâte fimo à m'en faire des boutons, dessiner des arabesques sur mon manteau de printemps. J'ai enfilé les perles sur un bout de fil. Et un collier est apparu. C'est même plus simple à faire que de l'écrire. Je ne sais pas si c'est le bon choix. En fait si. J'aurais dû.
Mon mémoire avance. Pas aussi vie que je le voudrais mais les contours ne sont plus flous. Le contenu prend de l'ampleur et des couleurs.

Un dimanche n'est pas un week-end. C'est juste une longue pause de vingt-quatre heures avant de recommencer. Demain, le réveil sonnera. Il y aura eu une bouffée d'oxygène.


Jeudi 19 Mars

Ce matin, le train à la minute près. Les places dans le train sans même chercher. Il faudrait que ce soit grève tous les jours. Ensuite, l*brairie du côté de République. Le long de l'avenue, repartir à pied jusqu'au métro. Prendre l'air. Et dans le dos, le soleil tape. A 12h30, République. J'ai hésité. Grandement. Je n'aurais pas dû.

Cours en effectif réduit. L'après-midi à 10. Au lieu de 40. On s'est demandé si on gagnerait quelque chose à être là. Un bonbon, un bout de gâteau peut-être? Ah bah non. Le droit de faire une biblio. C'est aussi ce matin que je me suis rendue compte qu'inconsciemment lorsque je passe mes journées à l'autre bout de Paris, le soir, je n'ai plus envie de m'attarder. Alors mes projets passent à l'oubli aussi vite qu'ils ont été conçus. Je ne vais pas très loin. Tu vois. Dans le train une chaleur épouvantable. Succursale de l'enfer.

Cette semaine, mon mémoire a pris une autre tournure. Je suis habitée, il faut croire. Que cela dure jusqu'à lundi, Muse, je te prie. Même un petit peu plus longtemps si tu peux.

Souffler une douceur