Toi, tu crois me connaître. Mais tu ne sais rien. Tu peux lever les yeux au ciel. Tu penses me deviner par coeur. Tu te trompes. Je suis certainement transparente pour quelques personnes. Mais laisse-moi rire. Toi. Toi, tu ne vois rien. Toi, tu es aveugle. Ton monde ne tourne qu'autour de toi. Oh, oui. C'est facile. J'anticipe même tes réponses. Peut-être bien que je te connais plus que tu ne le penses. Rassure-toi. Je ne sais rien. Je n'ai jamais voulu savoir quoique ce soit sur toi. Les sourires sous-entendent beaucoup de choses. Et ce n'est pas parce que je te dis bonjour que. Tu le sais de toute façon. Que je ne peux pas te piffrer. Alors lequel de nous deux est le plus à blâmer? Moi, je te parle. Je le dis, tu vois. Je le crie même. Oui. Je réponds. Et je donne mon avis aussi. Parce que j'ai appris à ouvrir ma bouche. Un peu. Je dis certainement des conneries. Rassure-toi. J'en suis consciente. Et je préfère anticiper tout ce que tu pourrais me reprocher. Ca ne t'étonnera pas de toute manière. Tu afficheras cet air suffisant quand tu liras ces mots. Et tu penseras. Oui. Tu te diras... çà. Exactement. Et tu vas m'en vouloir. Tu vas vouloir arracher ce sourire victoreux de ma figure. Je ne répondrais pas à ton appel. J'apprends à tirer des traits. et je les tire droit. A la règle. La main ne tremble pas. Ne tremble plus. Mon carnet d'adresse se désemplit. Et se remplit. Un nom fait place à un autre. Sans que je n'ai aucun remord. Aucun regret. Tant pis pour nous. Tant pis pour toi. Toi, d'abord. Parce que je sais que. Les amis se comptent sur les doigts d'une main. Je croyais que tu en ferais partie pour toute une vie. Et finalement on se trompe. Erreur fatale. Non. Plus maintenant. Je sais que dès juillet, je n'appelerais plus. Je ne ferais plus d'efforts. Et le mieux dans tout çà, je crois bien que j'irais beaucoup mieux. Elle a raison quand elle dit qu'on s'accroche trop à nos souvenirs. Cette amitié là s'est anéantie au moment même où tu as été deux. Au moment même où il devait faire parti de toutes nos soirées entre filles. On aurait peut-être du te demander de lui mettre une jupe. On sait qu'il y aura un vide quand vous arriverez. Si vous arrivez. Parce que tu as raté trop de choses de nos vies. Tu t'es trop repliée sur toi-même. cà se voit. Parce que quand on est à 4. Nos paroles sont fluides et l'on parle aussi bien d'hier que de demain. Avec toi, on n'en reste qu'à aujourd'hui. Tu as oublié d'être jeune. Et à 20 ans. Je trouve çà triste. Et pour finir. Toutes ces opinions. Toutes nos convictions qui s'opposent. Il y a des choses dont on n'ose même plus parler. On est des inconnus maintenant. Mais. Oui, je me répète. Ce n'est plus grave. Je me relèverais.


A tous ceux qui ont fait partie de ma vie à un moment donné.
A ceux qui m'ont manipulée sans honte.
A ceux qui m'ont déçue. A ceux que j'ai déçu.
A ceux qui seront bientôt de l'histoire ancienne.
A ceux qui ne liront jamais ces mots.
Juste qu'il y a pas mal de personne au gré de ces lignes.
On commence avec un. On continue et on achève avec un autre.


Et à moi.
Egoïstement à moi.
Et à ceux qui restent.
Les meilleurs. Les bons. Les miens.

Souffler une douceur