Rendez-nous les poètes. Les déchiqueteurs d'émotions. Ceux qui nous laissent au bout de l'alexandrin, soufflés, ébahis et sonnés. Rendez-les moi. Ceux qui ne redoutaient rien. Ni personne. Qui faisaient du quotidien un objet merveilleux. Croquez donc cette réalité dans toute son horreur. Laissez-moi respirer la terreur, la saleté. Laissez-moi ces odeurs infectes. Donnez-moi tout ça. Histoire de sentir la vie au tréfonds. Laissez-moi la possibilité de m'émerveiller. Toujours et encore. De ne jamais voir sans regarder. Chantez donc la solitude, la déception, l'amertume. Qu'il y ait cette envie de faire corps. Et non de fuir. Encor[ps]e plus loin.

Souffler une douceur