Il est déjà bien trop tard et je sais que demain, ouvrir les yeux sera difficile. Sur les doigts j’accumule tout ce qu’il me reste à faire avant de partir travailler. Affronter cette journée de folie passagère. Il est déjà bien trop tard et pourtant je suis là. Encore là. Je voudrais dire toute la tendresse que j’ai pour ces gens qui m’ont regardée pousser. Qui ont célébré chacune de mes années. Comme une reconnaissance. Je regrette de ne plus guetter les grelots à la fenêtre. Mais, empaqueter diverses choses pour chacun d’entre eux me colle un sourire aux lèvres. Même si c’est la galère fois trois pour avoir le compte. Ce n’est pas un prêté pour un rendu. C’est quelque chose d’encore plus. Là. Ancré. Quelque part entre les veines, quelque part entre les organes. Dans la plus infime des cellules. C’est le passé en commun, les histoires qui se conjuguent sous des souvenirs différents pour éclairer le présent d’alors. Ce n’est même pas parce que c’est Noël. La fête donne le motif. L’alibi parfait.

Souffler une douceur