Je pleure dans le noir. Les larmes attendent toujours que la lumière se soit endormie pour perler. Les yeux vont vers le haut pour l'en empêcher. Les yeux regardent ces étoiles collées au plafond. Et un peu la nuit qui s'offre à la fenêtre. Mes nuits sont longues depuis quelques temps. Elles n'ont pas de fin. Les minutes ne s'égrènent pas. La nuit passe et j'en contemple trop de minutes à mon goût. Le sommeil est lourd et peuplé de rêves étranges. Les journées emplies de déjà vu.

Je peuple mes journées. Aujourd'hui, pendant quelques heures faire abstraction de tout, mon cadeau d'anniversaire que j'avais déjà. Alors un autre qui me fera tout autant plaisir. On m'offre des dessins animés, des films et des souvenirs, encore. J'ai troqué l'Age de glace contre Là-haut.
La brioche au nutella, je crois, peut remplacer la madeleine. Vraiment.

Je récupère doucement mes souvenirs. Je trie. Re-trie. Range et crée à nouveau des dossiers. Je remets les titres sur les fichiers musicaux. Quant aux images, je me contente juste de séparer les photos de mes photos. Et comme c'est long. Je n'en suis pas encore à la chronologie. Je n'aime pas ça devoir me rappeler de quand c'était. Tout étais fait au fur et à mesure, par année, par mois et ensuite, advienne que pourra. C'était la seule chose d'ordonnée. Je pouvais décider suivant l'envie ou la nostalgie de qui j'allais serrer dans mes souvenirs. Et merci, pour votre compassion.

Mais à chaque fois que je reconnais mon minuscule neveu sur une photo, il y a un élan de joie.
Tout n'est pas perdu.

Souffler une douceur