Et mes cils fanent un à un. L'un après l'autre, ils tombent et entraînent ma paupière avec eux. Demain, les premiers mots que j'entendrais me ramèneront au creux de mon coeur. Je le sais. Il y aura tous ces mots épinglés sur les pages des journaux. J'aurais beau chercher. Je n'en trouverais pas ni sur le papier ni ailleurs. Je sais qu'on dépliera le journal et qu'on sourira de ces pseudos déclarations. De ces phrases idéales que l'on apprend par coeur à onze ans espérant qu'on nous les dise un jour. Je sais cet air désabusé que j'aurais. Avec ce sourire amer. Et, il y aura ce courant d'air, celui qui frôle et qui dans une caresse part aussi vite qu'il est venu. Je marcherais sur le fil. Je fixerais les nuques et des visages me feront rêver.


Souffler une douceur