"Malgré les mises au point,
Je suis floue.


Le temps des rêves passe comme un bolide,

Dans l’instantané d’un polaroïd,
J’ai l’impression d’une vie de cliché,
Montrant mon cœur surexposé.


Malgré les mises au point,
Je suis floue."


Pauline Croze

J'attends, j'attends, j'attends. Toujours. Quand tu prends le billet pour dans longtemps, tu n'attends que le temps. Et qu'il soit court surtout. Oui, je veux vieillir plus vite. Être dans dix jours, dans un mois ou en juin. En juin, je n'en reviens toujours pas depuis six années. Longues années. Depuis six années, je m'étais fixée de le voir. Et le vingt-neuf juin.

Je suis pas floue parce que je passe trop vite. Ou peut-être que si. Dans les mémoires, je passe mais ne me fixe pas.  Mais qu'importe qu'ils ne se rappellent pas de mon visage si même sans le savoir, on se souvient de moi. Je suis celle qui sourit. La silencieuse. Celle qui raconte des histoires. Qui se raconte des histoires. Avant de vivre sa belle puisque j'y crois. J'y crois.

Je suis des mots accumulés
, des perles assemblées. Des étincelles au cœur des paumes et de l'imagination en saladier. Je suis celle qui court devant la nuit depuis ce mois-ci. Qui prend le ciel en photo juste parce que. Je cherche mille-et-unes raisons comme je n'en cherche pas.  Une raison par nuit pour que l'histoire ne s'achève pas. Pour vivre un jour de plus. Pour trouver le merveilleux en un chant d'oiseau. Pour chercher le trésor tapi du quotidien.

Je suis la seule. Et je cherche un cadre
montrant mon cœur surexposé.

Un cadre et livré avec,

l'emploi du moi.

Souffler une douceur