Viens, rapproche tes yeux de l'écran. Mais avant, jette-les à droite et à gauche. Noir. Personne. Récupère tes orbites, je l'écrirais pas deux fois trois. Si tu m'ignores, je répondrais que je suis une n'imp' posteuse. Je colle double face des mots sur du papier. Je décortique le carnet de timbres. Je balaie l'enveloppe d'informations et bam.

Salive sur papier. Y a que comme ça que ça marche.Je ne vous. Je n'écris pas. Plus. Je tape, tape, mais je n'écris. Plus le temps va et vient moins le sens figure. Je ne veux que m'escapader et ici, dans ces mots là, dans ces maux tus, parfois c'est si compliqué. Chut. Motus et bouche cousue. Une imposteuse je vous dis. Je cherche vos mots plus que les miens. C'est comme ça qu'on éteint la lumière. C'est ainsi que l'on sombre. Ni dans le sommeil ni dans l'oubli. Je sombre envie. De tout foutre en l'air.

Je dessine des étais sur mon quotidien pour ne pas me retrouver sous terre. Je lève la tête trouve la grande casserole au premier coup. Je lève la tête, m'évade de la route et un arc en ciel complet en sept couleurs. Je lève la tête et les lièvres et les chevreuils. J'enfouis la tête dans l'oreiller et les lèvres de mon neveu en réveil. Je lève la tête sur Lost highway et je rentre pied droit devant. Je l'enfouis dans le rouge qui recueille toutes mes larmes.Cette peluche qui ne  ressemble plus à rien depuis le temps. Elle a perdu ses petites billes, des cicatrices de fils en couleurs. Mais elle est la seule qui prend la forme de mes bras quand. J'enfouis la tête quand ça ne va pas même si les jolies choses. J'enfouis la tête quand ce que je deviens est trop là. Trop fort. Quand le travail me plaît mais n'est qu'un moyen de partir. Boucle infernale.

Je suis rentrée dans mon cauchemar. J'y prends presque goût. Et il y a des soirs où l'illusion s'estompe. Le souffle manque alors. Les poumons se resserrent. Il n'y a plus de calme, de relativité, il n'y a que moi et le mur qui se rapproche. Se rapproche.
Bam. Encore.

Il y a dans mes oreilles la recette de l'appétit du bonheur, du chagrin qui se repose, du temps qui prend la pause. Ça ne change rien à l'âme et ses fols états mais ces mots chantonnés aident le sourire à reprendre sa place.

Et se remettre en marche.


Souffler une douceur