Mon weekend s'est empli de moments délicieux. Comme des pastilles de bonne humeur à coller sur la vie. Pour ne pas oublier. Il m'a manqué des couleurs toutefois. Du vert tendre et du bleu roi peut-être.

Samedi, l'été était là lorsqu'à quatre heures du matin; l'on était encore autour de la table de jardin avec seulement un gilet et les pieds nus. Les braises avaient volé et nous ont nourris. J'y étais et à aucun moment je ne me suis vue prendre la poudre d'escampette. Il me semble que ça n'était pas arrivé depuis une éternité.

Dimanche est arrivé vite. Je crois que sur ton cahier, je parlais de ces portes de Rer qui se referment - devant mon nez la première fois- sur la chaleur, et de ma perpétuelle appréhension. Et puis, nous étions bien. Alignés à l'ombre, tous ou presque. La chaleur a tapé et l'impression de se laisser le temps malgré mes yeux qui clignotaient. Je pensais à dimanche quand j'ai vu un badge "j'aime les pique-nique". Je n'ai pas grand chose à en dire au final, et ce n'est pas un mal.

Et puis il y a lundi. Celui où je me suis éclatée au centre de vaccination toute la matinée pour me faire piquer. Au moins, je peux partir en Guy*ne. Techniquement, ils me laisseront monter dans l'avion. Ne me reste que les billets à prendre.

Mais août c'est loin encore. Août c'est après une énième escapade de juillet. Ce sera le feu d'artifice sur l'océan, les promenades dans les rues d'une vieille ville. Le vestige de mes vacances à huit ans. Et à dix-huit. Si je compte correctement.

Il y a lundi où les numéros défilaient lentement. Et d'un coup, ils s'affolaient. Je me demandais pourquoi je regardais en l'air à chaque fois que j'entendais le bip du "suivant". Pourquoi alors qu'il y avait encore des dizaines de minutes  à attendre mon tour.

C'est récupérer ma place pour ce soir, courir pour le train de La grande Arche. Et tout recommence. L'appréhension qui se refait une place au creux de l'estomac et des mots qui prennent forme.

Je me demandais alors. Non. Je repensais à son amie et ce qu'elle avait dit dimanche.
Je sais pourquoi je suis venue jusqu'ici.

Et il me semble que je sais pourquoi j'y reste aussi.

Souffler une douceur