Je lui disais lundi qu'il y avait longtemps que je n'étais pas montée sur une scène. Les tissus d'or volaient et devant moi, ils Dansaient. C'est étrange de remettre les pieds dans des coulisses. De voir les gens d'un peu plus haut même pour un court instant.

Je ne sais même plus si c'est quelque chose que j'attendais. Je savais que je la verrais un jour. Une certitude, alors on n'a pas à s'en faire de la date. Çà arrivera et ce sera forcément au bon moment. Maintenant, il y a un encore et une prochaine fois, sûrement.

Dans les couloirs de métro je marche vite. Mes yeux s'attardent peut-être sur ces panneaux géants mais je ne les vois plus. J'écoute mes pas qui résonnent. Je suis des gens jusque devant le plan du quartier. On discute sans parler et je trace mon itinéraire. Je jongle encore un peu sur la direction à suivre mais les numéros décroissent jusqu'au un. J'emboîte les bons noms de rues.

Je marche  le long du parc. De l'autre côté des barrières les jeux d'enfants. A l'air libre, je marche la tête en l'air. Je regarde les avions passer. Et la vie qui change de couleur au crépuscule.

Lundi j'étais un infime univers parallèle entré en collision avec tous les autres. Il n'y a pas eu d'explosion fatale. Mais je trouvais ça fou. moi. Ces personnes qui en quelques minutes à peine se côtoient et se rassemblent en une vie.

Je me suis vite éclipsée. Pour ne pas rater le train. Pour ne pas me faire des scenarii impossibles aussi. Je me disais qu'au pire, j'avais une arme à portée de main. D'un autre côté, je me disais que ce serait dommage.

Il y a des soirs que l'on voudrait partager un peu. Beaucoup. Pas tant que ça. Lundi était un de ces derniers soirs. Une profonde inspiration. J'ai rajouté du vert tendre sur ma palette. Du vert tendre avec les paupières colorées.

Un temps fou s'était passé depuis la dernière fois.

Souffler une douceur