Je pars dans quatre jours autant que 4+4 fait bien huit. Mes listes de choses à prendre se rayent. Je ne pense déjà plus à la Guy*ne mais au retour. Non, en fait, je n'ai que la Guy*ne en tête mais déjà des concerts qui s'inscrivent sur un bout de papier. Des concerts qui me font envie. Et maintenant, y aller toute seule n'est plus vraiment un problème. En septembre, il y a aussi cet atelier d'écriture qui me tente bien. Je me demande alors s'il faut vraiment s'engager sur un an, j'ai des milliers de possibles dans ma tête et les scenarii s'accumulent. Combien de scènes faudra-t-il donc jouer? Lesquelles résisteront au final cut?

Je pars dans trois jours et maintenant en fermant le rideau métallique, je n'ai plus peur d'avoir oublié quelque chose. J'ai en tête le schéma lumière-alarme-fermeture des portes-vérification qu'elles sont bien closes-rideau de fer-clé dans le sac et hop! A la maison. Je pars dans trois jours. TROIS jours. Au travail, les listes d'école fleurissent. Les clients me trouvent bonne mine même si je ne suis pas encore partie. Alors je réponds que c'est les coups de soleil bretons qui leurrent. Ils me demandent où. Je réponds le bout du monde. Il y a le bref silence, celui qui veut dire "ah oui, quand même". Et après le "bonnes vacances".

Je n'ai plus que mon sac à prendre avec moi dans l'avion à préparer. Celui avec le passeport, le certificat de vaccination, les photos d'identité pour le visa pour l'autre côté du fleuve, les chargeurs divers et variés. Quoique ça je vais peut-être les glisser dans ma valise. Qui est remplie. Prévoir un sac pour le retour, à mettre dans la cabine avec moi, donc. Pour les cadeaux, les souvenirs, les affaires qui roulées en boule ne rentreront plus dans la valise. Tout ça quoi! Et sinon, je t'ai dit que je ne sais plus comment c'est de prendre l'avion? Je compartimente mes heures de vol. Neuf heures à combler. Je croise les doigts pour dormir. Y arriver. Et ne pas avoir d'enfants hurleurs ou de gens malades près de moi. Je me prépare doucement. Deux livres - trois certainement -, un carnet, deux stylos, de la musique. Mon appareil photo. Indispensable. Sa carte mémoire, encore plus. Je suis impatiente. Mais vraiment, je ne sais plus comment c'est de prendre l'avion. Il faut dire que je ne l'ai jamais pris toute seule, non plus. Et neuf heures! Faites que je ne m'ennuie pas. Je serais en plein air une bonne partie de la journée. A chevaucher les créneaux horaires, le tropique de cancer et être au plus près de l'équateur. De vagues noms qui me rappellent ma primaire. Je ne mesure plus mon impatience.

A regarder en arrière, je me dis que l'année est déjà bien remplie. Et puis,  je jette un œil en avant me disant qu'elle est loin d'être finie.

Souffler une douceur