Il y a de nombreux points en suspension. Trop. Il y a des matins où je voudrais juste m'évanouir en absence. Et il y en a d'autres où je suis juste contente d'arriver. De dire que le ciel hier soir en partant était merveilleux. Et qu'elle me réponde oui. Qu'elle l'avait remarqué aussi. Les rayons du soleil qui filtraient dans les nuages et qui gravaient sur eux une fenêtre lumineuse.
Il y a des jours comme ce matin où je me serais bien arrachée le cuir chevelu face à ces cartons amoncelés. Vérifier, compter, ouvrir, recompter, biper, et vaguement tenter de s'organiser. Il y a des cartons partout. Sur chaque, le nom du professeur. Sur toutes les faces ou presque. Il y a ces midis où en rentrant on me demande comment je vais. Et juste de répondre que j'en ai marre. Que je préfèrerais rester là. Avec eux. Que je voudrais effacer les cernes sous les yeux. Amenuiser les heures en surplus. Réussir à dormir sans penser à tout ce qui m'attend demain.
Il y a des jours comme hier et tout à l'heure où on me remet entre les mains un livre à paraître. On m'appelle Flore et je réponds que non. Mais c'est un joli prénom, ça ne m'aurait pas gênée. Sous les yeux, il y a déjà tout ce que vous offrirez à Noël.
Il y a des jours où regarder sa montre est affolant. C'est tous les jours. Alors, depuis longtemps, il n'y a plus de montre. Simplement des silences persistants.
Et tous les jours, il y a encore cette impression de ne pas savoir ce que je veux.
Et le réveil sonne tous les matins.


"Embarquez voyageurs
Pas besoin d'aller bien loin
Pour s'en aller ailleurs
Loin du train-train quotidien"

Souffler une douceur