Une toupie. Je tourne, à l'infini; je profite de. L'élan qui m'a été donné au départ. Les visites, les rencontres, les rendez-vous s'enchaînent. Les weekends ont beau être longs, ils ne suffisent plus. J'traîne des pieds au matin malgré le printemps qui se réveille. Écorchés les genoux, et restée fascinée par l'arc en ciel de couleurs que prend ma peau. Si ce n'était pas douloureux, je trouverais ça merveilleux.
Une toupie. Et je n'ai pas le temps d'attraper le tournis. Si et là. J'égrène les semaines à venir et elles m'emmènent loin. Malgré tout ça, je sais qu'il faut que je prenne rendez-vous avec la Méditerranée. L'instant a tout son temps. Il s'étire au maximum. Je l'élastique et lorsque je le lâche, il s'envole loin. Et déjà, ça fera un bail.
Une toupie.
Comme lorsque gamine, je tournais à la renverse dans le jardin de papy. Il n'y a rien de plus dépaysant que le sol qui tangue sous les pieds lorsque le mouvement s'estompe. Cet instant. Juste là. Où le corps va pour amorcer un énième tour mais qu'il ne l'achève pas. La bouffée d'air. Se laisser tomber. Et sentir la terre tourner. Seulement, ensuite. Se perdre la tête dans les nuages.
Une toupie.
Pour l'instant, je tourne.
Et j'envoie valser.

Souffler une douceur