J'ai repoussé le temps jusqu'au maximum pour rouler jusqu'à la capitale. Il pleuvait dehors. J'ai du remettre ma seul paire de chaussures dans laquelle je ne risque pas de me noyer. Elle a des talons. J'ai eu mal au pieds.
Mais ils étaient secs.
J'avais un cousin de chaque côté dans la voiture. Je leur ai appris à faire danser leur index. Ils croyaient que je faisais un truc impossible avec. Mais non.
Ils gèrent maintenant.
On s'est retrouvé à la BNF. J'aurais bien fait un plongeon dans le vide. J'aurais sauté pour m'accrocher à la cime des arbres. Il pleuvait toujours, et je marchais près des vitrines pour ne pas me faire éclabousser. On a rempli le restaurant en une minute à peine. Il y a eu des gros dégâts. Je n'ai pas réalisé que sa bouteille de coca aurait pu se renverser sur mon sac. Juste après. J'ai poussé un soupir de soulagement. Il y avait mes déclinaisons de grec à l'intérieur... Par contre, lui, il était trempé.
Et collant.
On a rejoint le théâtre où jouait ma tata. Improvisé technicien son et lumière, mon tonton est venu nous accueillir. Et ce fut le noir. Les heures ont passé sans que je ne comprenne tout. Mais, j'ai rigolé. La première scène m'a. Fortement plus. Peu de gens savent encore lire et écrire, c'est çà le progrès.
Depuis mardi, mes yeux restent ouverts artificiellement. J'ai rejoint le club des nécessairement médicamentées pour survivre. C'est assez sympathique de s'échanger nos "remèdes" miracles, assises à terre, le long d'un couloir.
Demain vient la dernière fois. Le dernier cours.
La fin.
Presque.

Souffler une douceur