On dissimule ce que je dis si mal. Mes lèvres se sont enfuies et mes doigts aussi. Je murmure à haute voix les lignes de ces livres. Mais rien ne part de moi. Je reste obscure et désespérée devant ces feuilles blanches et virtuelles. Le dossier est avancé mais loin d'être fini. Demain. Demain, je m'y mettrais. Je reste silencieuse devant les dires de mon père qui me font rentrer les yeux au plus profond des orbites. Je m'en mords les lèvres parfois. Mais ils ne savent pas communiquer. Maman me dit qu'on ne se dit rien. Mais maman ne voit pas qu'en commun, on a plus grand chose. Qu'est-ce que tu veux que je lui raconte? Les livres, les pages et la littérature? Elle ne lit pas et ne s'y intéresse pas. Lui raconter les heures de travail? Mais le soir, je veux juste penser à autre chose. Ils me font rire tous ceux qui me disent: "Qu'est-ce que j'aimerais rentrer chez moi et manger les plats de ma mère". J'ai envie de leur dire, de leur rappeler plutôt les raisons pour lesquelles ils sont partis. Je viens de subir 2h30 de foot sans même qu'on me demande mon avis. Pourtant, c'était dans ma chambre et ça m'énerve. Ah! Cà m'énerve. Même pas, il m'a demandé mon avis... Et puis, il me fait rire mon père a donné des conseils de son fauteuil. C'est tout ce qui m'irrite au plus haut point. Mais il sait. Mieux que tout. Et mieux que tout le monde. Et des soirs comme celui-là, et bah. Je donne des conseils que j'aurais du mal à concrétiser. Et quand je m'en rends compte, ça ne me plaît pas.

[ Demain sera un autre jour
Demain tu trouveras l'amour
Demain la chance tournera
Demain la vie vous sourira
Demain on vous dira demain
Demain sera toujours demain.]

Souffler une douceur