J'en appelle aux rêveurs. Aux utopistes, idéalistes, éternels positivistes. J'en appelle aux sourieurs, aux blagueurs et aux emmerdeurs. A ceux qui se satisfont d'un rien avant d'en vouloir toujours plus. Ce sont les vacances. Dans la plupart des têtes, sur la plupart des routes. Je me promène toujours le long de la mienne. Et les blés sont montés. Ce n'est pas vraiment jaune les blés. Après la pluie, ils sont dorés. Et les tâches rouges des coquelicots contrastent.

Je me rends compte de la chance que j'ai de ne pas dévaler les immeubles, les usines et tout le reste, matin midi et soir. Ce ne sont que les courbes et les lignes droites. Dans pas si longtemps, ça fera un an. On a l'impression que les années passent vite. J'ai pourtant l'impression que cette année, même si elle a dévalée le temps ne se terminera jamais. Je dis bientot août et tout le monde me répond le contraire. Non. Bientôt. Je persiste. J'ai perdu le compte des jours et des semaines. Ne me rappellez pas.

Il y a des gens qui écrivent l'état, les sensation, les descriptions. Je ne sais ce que j'écris. Ce que je vois, certainement. Et à travers tous les mots choisis, il y a ce que je dis aussi. Il me semble. J'aime les chemins détournés. Ceux où l'on ne sait pas vraiment quand on va arriver. C'est toujours dans ces itinéraires bis qu'on en prend plein la vie. Les raccourcis ne servent qu'à aller plus vite. On ne prend plus le temps de s'arrêter alors.

Je me rappelle de ce mercredi dernier. A entrevoir la maison avant de repartir, parce que sa vie s'étire. Et c'est peut-être en mangeant une crêpe que l'amer s'est juste un peu envolé. Elle fera un détour d'un an. Mais, ce n'est pas grave. Je ne savais pas comment dire et quoi faire. Finalement, c'est venu tout seul. Et en rentrant, je me suis dit que je n'avais pas non plus été une très bonne amie.

"Petit poucet rêveur
semait du côté coeur
vos bulles de savon
vos boulets de canon"
Eux.

Souffler une douceur