Je ne sais pas vraiment pourquoi la vague engloutit tout. Elle arrive toujours à l'improviste. Je ne sais pas pourquoi. Parce que pendant un instant, j'ai prêté attention aux mots. Je ne sais jamais quand ça va venir. La vague de mélancolie, d'un instant tragique qui donne l'impression qu'on ne se relèvera pas. Et puis elle surgit, comme ça. Aujourd'hui, il n'aura pas vraiment fait jour. Et tu sais que le soir, la nuit venu. Une fois que tu seras vraiment en chemin pour demain. Tu sais que cette nuit là, tu auras froid. Tu virevolteras des dizaines et peut-être des centaines de fois dans ton lit avant de te retrouver assommée par le sommeil. Tu ne t'en rendras compte que le lendemain. Et puis, ça partira aussi vite que c'est venu. Marée descendante. Allez hop, le sourire revient. Alors, pour ne pas sembler trop inconstante à la face du monde, il y a le sourire malgré tout ça. Peut-être était-ce ça mon rêve. Sur le planning, il y avait écrit cours de sourire. Ah! Si tu savais comme il est si simple de parler de soi à la deuxième personne. Au final, c'est si douloureux aussi. Je devrais arrêter ça. De torturer les pensées, de triturer les sentiments. De déchiqueter les mots. De me réfugier dans l'ombre. A l'abri des pages, le temps est tellement plus doux.

["Ces nuits là, je fume jusqu'à ce que tout s'éteigne et que le monde soit soudain rendu à la mer, réduit au fracas du ressac, des galets chamboulés." Falaises, O. Adam]

Souffler une douceur