Et les semaines s'écoulent le long des rives.

Finalement, le travail s'accumule peu à peu. Et je me retrouve bloquée face à des mots qui ne veulent sortir. Alors quoi? Je finirais à la main. Le stylo est parfois révélateur. J'aimerais que ce soit vrai. Et ce, avant le lever du soleil. Dans les travaux de groupe, il y a toujours quelqu'un qui se laisse porter. Et j'ai cette désagréable impression d'être de celles. J'espère juste que c'est faux. Pas que je ne fasse rien. Mais est-ce seulement suffisant?

Il y a deux semaines, M. disait qu'elle ne comprenait pas pourquoi les gens d'Île-de-France ne disaient pas qu'ils habitaient Paris. Parce que bon, vu de loin, l'Île-de-France, c'est Paris. Il faut croire. Sauf qu'elle ne comprend pas que pour moi, francilienne que je suis, Paris c'est presque aussi loin que Marseille, Lyon ou Bordeaux. On peut vivre toute une vie en Ile de France sans jamais mettre les pieds à la capitale. Je ne suis pas parisienne. Et je ne le serais certainement jamais. Les attitudes peuvent changer en l'espace de quelques kilomètres seulement. Et j'y tiens, moi, à ma lointaine banlieue.

D'où je suis, la mer est plus près.

Encore une fois, je dois emplir mon sac de feuilles et stylo. De carte orange et plan de métro. D'argent et de paille d'or. Demain, je ne déjeunerais pas. Comme d'habitude lorsque le soleil est encore au chaud sous l'horizon. Sortir gants et bonnet. Choisir l'écharpe. Et partir. Les feux de la voiture brisant l'obscurité d'une nationale.

Et enchaîner une semaine entière aux aurores.
Ne reste qu'à choisir mes couleurs.

Souffler une douceur