Il y a comme cet air de. On en est toutes au même point. Trois ans et le temps se fait long. Je compte les jours sur mes doigts. Mais, je n'en ai jamais assez. On ne baisse pas les bras. Désormais, la voie est tracée. Et on s'accroche fort à la volonté. Parce que rien ne la brisera, et qu'il ne me reste que çà. Et même si les matins, les yeux ont tendance à se refermer, je jette la couette au loin. Parce qu'il faut.
La neige. La grêle. Le froid. Les pulls s'entassent sur l'épiderme. C'est le printemps, tu sais. Depuis aujourd'hui. On écoute les cailloux du ciel frappés les fenêtres. On lutte pour ne pas s'en aller de ce cours trop...
Ils ont un nid douillet dans cette belle ville de Marseille. Pas encore officiellement. Je l'ai entendu sourire quand je lui ai dit qu'elle rentrerais chez elle la prochaine fois. J'ai suggéré qu'ils s'offrent vite un canapé. Juste que j'aime là-bas. Beaucoup. Et l'envie. D'être là-bas. Toujours parfois.
Ma meilleure amie a eu tout ce qu'elle désirait. Elle est prise. Là où elle voulait. Alors, j'espère que cette belle vague ne me fracassera pas contre le sable. Moi aussi. Je veux. Au bas succèdent les hauts. Aux larmes succèdent les sourires.
Et l'inquiétude sonne dans tous les mots de cette famille éparpillée dans le pays. Le monde même. Au coeur de la tourmente, on se resserre sur nous-même. A l'ombre de nos beaux souvenirs. A l'angle de ce mot, famille. Malgré tout et malgré nous. Ma marseillaise pose ses pénates près des miennes pour le week-end. il y a trois ans à peine, on apprenait à se connaître en tapant du morse sur les fines cloisons du mobil'homme. Aujourd'hui, c'est comme si. Elle avait presque toujours été une de mes cousines. C'est mon amie, privilège des études à distance. Elle a su se creuser une place dans nos maisons. Elle seule. Et c'est quand je l'ai eu au téléphone tout à l'heure que je me suis sentie fière. De nous. D'eux surtout. Et de moi, un peu.

Souffler une douceur