Les fleurs en papier n'ont plus de secrets pour moi. Je les modèle au gré des envies. Ce sera un cadeau. Une pensée. J'offrirais un panier de fleurs. Et quelques autres bricoles. Faites maison, évidemment. J'espère juste que ça plaira. Je m'y prends tôt, mais juin est déjà si réel dans l'esprit. Et puis, désormais, j'ai le temps de respirer. Le temps de me permettre quelques apartés dans la journée. Le mémoire est rendu. Les fiches de droit terminées, les lettres de motivation prêtes à être envoyées. Et il y a la semaine de vacances qui s'approche. Il y aura les cours à revoir. La chambre à mettre sans dessus-dessous. Le bureau à ôter.

Je jongle entre les annonces de grossesse et les visites surprises de bébés. C'est le printemps et malgré moi, j'apprends que des gens avec qui j'étais à l'école sont déjà parents. D'autres sont déjà mariés. Je le vis plutôt bien. Maintenant. J'arrive à déglutir. Je me demande juste quand. Quand est-ce que moi je le rencontrerais celui qui. Hein, où es-tu? En attendant, je préfère largement être tata.

Et puis, il y a que j'ai encore de trop nombreuses attentes.
J'ai l'impression de toujours le remettre d'un an ce voyage, mais j'irais à Montréal. J'irais voir ma cousine de l'autre côté du monde. Et lorsqu'ils retourneront au Cambodge, j'irais aussi. Tu vois, j'ai des projets. Des envies que je compte bien réaliser.

Bientôt, j'irais déménager ma sœur. Tu sais, ils disent que l'on se ressemble. Moi, je ne trouve pas. Et puis, il y a le sourire, les intonations de phrases, les mimiques et les mots employés. La ressemblance, elle est là. Alors, bientôt, les cartons entassés dans la chambre à côté disparaîtront. En attendant, on a mangé pour la première fois chez eux. J'ai récupéré mon neveu pour la sieste. Il était si fier de monter avec moi. J'étais si contente de l'avoir à l'arrière de la voiture. Et tout à fait attendrie lorsque je l'ai récupéré, endormi, à l'arrivée. Le porter de tout son poids mort, le glisser sous les draps et après un baiser sur le front, guetter sa respiration.

Les semaines à Paris sont éreintantes. Même lorsqu'elles ne durent que quatre jours. Sur le panneau d'affichage, une feuille A3. Et des multitudes de notes. Des cases rouges. D'autres non. J'ai eu mon examen blanc. Avec un point de plus que la moyenne en n'ayant rien révisé. Absolument rien. Je ne m'en tire pas si mal. Bien sûr, j'aurais voulu plus. Bien sûr mais que veux-tu. Je suis comme ça. D'autres s'en fichent. Juste 10. Voilà ce qu'ils attendent. Moi, je souris. Mais je sais que dedans, si je n'avais que la moyenne, ça n'irait pas vraiment bien. En attendant, sur toutes ces notes, il n'y en a pas une en dessous du seuil. Et, c'est plutôt ça qui me fait plaisir. Dans ma tête, déjà, les compensations possibles. Au cas où, tu vois.

Mon mémoire est rendu. Libérateur et tout son contraire à la fois. Le laisser entre d'autres mains, c'est étrange. La boule présente dans l'estomac s'était évaporée. Elle retrouve sa place petit à petit désormais. Çà n'en finira jamais, j'ai l'impression. Jusqu'au 06 juillet, annonce officielle. Et le pire, le mieux, c'est qu'entre la fin des examens et le rendu des notes, il n'y aura qu'une semaine.


Tu sais, j'ai attendu ces vacances depuis août dernier. Maintenant, j'ai un petit peu peur de ne plus savoir quoi en faire...


Souffler une douceur