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L'envol * La liste * Tiroirs * Session

Aux mots tordus.

A force de tourner les pages, on arrive au mot "fin".
Il ne me reste que quelques pages à savourer.

A un fil près

Tout va très vite. Vous partez à Barcelone. Décollage. Atterrissage. Vous rentrez de Barcelone avec des milliers de souvenirs en tête. Vous retrouvez vos parents. Serrez vos neveux dans les bras. Nuit. Tout va trop vite. Matin. Midi. Vous vous apprêtez à passer à table quand quelqu'un vient frapper à la porte. Tout est allé si vite. Et si lentement. Votre mari a été renversé Madame. Récupérer Th*o des bras de maman. Dire à R*nan qu'il ira voir papy plus tard. Mais qu'on reste à l'intérieur. Mettre le petit dans les bras d'une amie. Là. Attraper le téléphone. 18. Et seulement alors, sortir. Et voir mon papa à terre, je crois que ça m'a fait perdre mille ans. Malgré tout, il était conscient, les yeux ouverts. Malgré la double fracture et toutes les éraflures. Vous ne comprenez  pas. Vous ne comprenez rien. La ligne spatio-temporelle est rompue. Il y a une brèche. Mais vous ne réalisez pas encore. Non. Pas encore. J'écoute mais je comprends pas grand chose. Il faut gérer  maman qui me demande les papiers, des couvertures - papa a froid. Les pompiers qui arrivent. La police. Mon cousin qui manque d'en coller une à cet abruti. Vous ne savez pas mais vous marchez à côté de vous même. A cet instant. Tout est très net. Tout va très vite. Dans l'ambulance. A l'hôpital. Et là, tout devient lent. Il y a Th*o contre le cœur. Expliquer au plus grand que papy a mal et qu'il va sans doute se faire opérer. Qu'il aura peut être bientôt un plâtre sur lequel il pourra dessiner. Les endormir. Et attendre. Vous restez accrochée au téléphone, sursautez quand il sonne, répétez encore et encore la même chose. Et puis, il vient, ce coup de téléphone. Libérateur. Double fracture. Des hématomes. Des éraflures. Mais rien de plus grave. C'est le premier souffle libérateur que vous vous autorisez. Le premier depuis 14 heures. Trois heures ont passé. Quatre. Cinq, vous ne savez plus. Tout va très vite et déjà lundi. Alors vient la colère. Ce sentiment dévastateur. Celui qui vous fait culpabiliser plus que le reste. Mais là, il persiste. Les souvenirs sont peut être déformés. Mais il y a cette phrase qui revient. Ce je suis revenu. Qui pour vous ne sonne qu'une chose. Inconcevable. Inimaginable. Impardonnable. Il n'est pas resté. Alors, vous ne mesurez pas encore que dimanche était un jour de chance. Vous ne vous rendez pas encore compte. Vient le temps des si et des il aurait pu. Vient surtout celui du il a cru qu'il allait y rester. Là, à terre. Sans que vous puissiez l'entendre. Vient le temps où la chance n'a pas encore sa place. Vient le temps du choc. Vient ce temps là parce que votre papa il ne peut pas croire ça. Il ne peut pas. Un papa ça ne peut pas partir comme ça. Vous avez cinq années à nouveau et votre papa il est le plus grand, le plus fort. Et il est éternel. Vous avez 24 ans. Et votre papa il est affaibli, touché, remué. Vous avez ces deux âges. Cà se mélange. Cà se confond. Vous êtes lundi, il est passé au bloc. Il est en vie. C'est le temps de la colère. Irrévocable. Vous ne saviez pas encore qu'il y a des choses qui ne se pardonnent pas. Qu'il y a ce pardon que jamais vous ne pourrez donner. Parce que ce n'était pas un accident. Un vulgaire accident comme cet abruti voudrait le faire croire. Vous êtes lundi et finalement vous lui en colleriez bien une en pleine tronche. Et d'un coup, vous êtes mercredi. Vous n'êtes plus en vacances. Vous devriez être en forme et vous vous retrouvez sans force ni courage. Vous êtes aujourd'hui et papa rentre demain. Vous êtes ce soir et tous ces gens qui s'inquiètent de nous, ça vous fait souffler. Vous êtes mercredi et vous êtes sans force ni courage. Vous êtes mercredi et demain il rentre à la maison. Vous êtes mercredi. Et maintenant, tout commence. Vous êtes mercredi et vous vous dites que ça va certainement être le meilleur jeudi de votre vie. Et le meilleur vendredi. Le meilleur week-end. Vous êtes mercredi et tout va commencer. Les papiers. La plainte. Les démarches.Vous êtes aujourd'hui et il y a un sacré bordel qui se profile dans vos vies. Sourire ne me fait plus mal aux joues.

Premières

Porte de Versailles, je voyais F. Di*me pour la première fois. J'étais intimidée au possible et les mots restaient bloqués au travers de la gorge. Pourtant, lui demander d'écrire cette phrase. Rien ne pouvait être plus.

Plateau télé. Premier. Et dernier, je crois. Avant, il y a eu le périphérique, place de Clichy. A. Ts*mère. Première fois. Il me fait rire. Et ce que ça fait du bien. De rire. Retrouvailles pour journée chargée. Manger une pizza dans un 20m². Retour. Sens inverse. Et malgré toutes les autres choses auxquelles je peux penser. Je suis heureuse lorsque je vois la tour Eiffel à la sortie du tunnel. Je suis aussi ravie de lui tourner le dos pour rentrer. A la maison.

Rond-point de l'Etoile. Et quand j'ai réalisé où m'emmenait le Gps, mon cœur a eu un raté. Il a suffi d'augmenter le son de l'autoradio. De faire semblant de ne pas entendre les klaxons. Et se faufiler. En ressortir. Indemne. Du coup, c'est tout de suite beaucoup moins impressionnant.

Inventaire. Première fois en solo. Alors, je peux dire que j'ai 8224 livres pour pratiquement 6000 références. Une journée beaucoup trop longue.

Jeudi soir. La Cigale. Premier match d'improvisation. Et ça m'a plu. D'assister à ça. C'est fou ce talent de faire naître les histoires en si peu de temps. Et de faire rire. Encore. Parce qu'avant tout, je venais les voir eux. Première. C'est une soirée que je garderais. Précieuse au creux de mes journées passées.
Mars est passé. Elle repart en Guy*ne avec la promesse que j'y serais avant la fin d'année. Novembre. Qu'il va être long de patienter jusque là. Le nouvel an est déjà pris et nous ne sommes qu'au début de cette année.

Je ne me pose pas de question. Je me retrouve à parler avec ce type avec une oreillette en attendant une de mes amies devant la porte des toilettes. D'où je viens. Ce que je fais ici. Oui, je viens passer trois heures assises à me démolir le dos pour voir un comédien faire un sketch de trois minutes. J'ai abandonné le raisonnable.

Je le savoure cet élan de vie. Où le soir, j'embrasse mes parents. Où j'ai ma sœur au téléphone quand bon me semble et que R*nan débarque à neuf heures moins dix-huit le samedi matin. J'ai alors le temps de lui faire un câlin matinal qui fait s'évaporer les dernières traces de rêves. Où j'écris des mails pour nos prochains rendez-vous. Où les journées passent trop vite. Il m'a fallu un temps fou pour trouver mes amis. Mais aujourd'hui, je ne le regrette plus.

Où est-ce que je pars au mois d'août?

A l'infini

Je me calfeutre en musique et me réconforte de cette lumière sur mon quotidien. Je n'ai  plus envie d'ici. Le carnet recueille des impressions et des ressentis. Ce n'est plus trop pour m'alléger l'esprit que je me pose. C'est presque pour garder le fil tendu entre toutes ces directions. Une boîte postale.

Je me calfeutre en musique et me recroqueville en livres. Ainsi j'oublie la fatigue de ces jours qui vont trop vite. Je veux une journée précieuse. Une journée à ne pas se préoccuper de. Et j'y arrive à me garder une bulle de tranquillité dans toute cette agitation. Je concilie. Il a fallu du temps. Ce temps infini que j'ai du apprivoiser, celui qui passe, celui qui fil.

Je n'ai toujours pas d'équilibre.
J'oscille beaucoup et je virevolte pas mal.
Et c'est tout une affaire.
La virevolte.

Les jours s'ensuivent et je m'affaire aux nouveaux projets. Mars se déroule avec quelques accrocs et désistements mais c'est fou. Comme les choses se superposent et s'enchaînent. Il y a toujours quelque chose en suspens pour prendre la place d'une annulation. Porte de Versailles, j'étais impressionnée. Et lorsque je lui ai demandé d'écrire une de ses phrases sur la page de garde, lorsque je l'ai vu esquisser ses mots, la journée était la plus belle. Printemps.

Désormais, il y a mai. Mes vacances. Et Barcelone en ligne de mire. On ne sait toujours pas où l'on vivra. Mais ce n'est pas si grave. Puisque l'on y va. S'embarquer pour l'aventure. Ajouter une amie à l'escapade. Il ne reste plus qu'à s'organiser concrètement. Mais notre prochain rendez-vous arrive déjà si vite. Je m'émerveille déjà de cette ville.

J'ai des milles et des cents.

Les journées se retrouvent chamboulées sous motif d'otite. Je balaie tout d'un tour de main et, j'aurais ce petit bout malade auprès de moi. Ce n'est pas sans cesse revoir ses priorités, c'est les connaître et les reconnaître. Le reste attendra toujours. Je m'émeus de son sourire lorsqu'il m'aperçoit. Le cœur fait un bond quand le grand frère me saute dans les bras. J'embrasse ses joues rebondies à la folie. Je claque ma langue sur le palais, pour faire comme lui: et j'éclate de rire lorsqu'il me fait signe que non.

En début de semaine, il y a toujours cette heure à passer. A répéter sans cesse et sans cesse les mêmes questions pour qu'enfin il conjugue ses verbes correctement. Il y a les exercices pour l'école à faire et en parallèle, je ne prépare jamais rien mais il y a toujours tant à lui faire comprendre. Passer du temps sur ce qui se survole en quelques minutes à peine en classe.


J'écris ici comme j'écrirais un mail ou une lettre. Certains veulent de l'exceptionnel et de l'aventure. J'en rêve parfois. Mais ce quotidien me convient. Tellement.

Au fin fond des souvenirs