Je vais. Sans nuances et sans mais. Je me suis remise en route, l'horizon n'est plus plat. Demain a repris de la perspective. Doucement, une marche après l'autre. Je vais. Bientôt, sous les doigts il y aura enfin ce contrat tant voulu. Et plus que jamais, l'idée du cocon se dessine. Les rebords ne sont plus flous. Lorsque ma vie sera dans d'autres murs, je pourrais concevoir de m'éloigner encore un peu. Plus. Plus loin. Pour l'instant, non. La portée d'un coup de fil me convient. J'ai repris l'ascension. Jusqu'au prochain palier qui me paraîtra insurmontable. J'ai des avenirs en attente. Ils ont germé au fin fond de moi. Une fleur a poussé sur l'estomac. Ce n'est qu'une pousse. Pourtant, je sais que les racines sont ancrées. Lorsqu'une idée ne s'évapore pas, c'est que tout est fait pour qu'elle se réalise. Ce ne sera pas demain. Ni dans un an. Bien plus tard, mais elle sera là. Du bout de mes dix doigts, elle aura été façonnée. Et je crois bien que ce sera mon plus fidèle miroir. A l'instant, il y a les bricoles, les petites attentions, les entrelacs de couleurs et de mots, les cartes, les objets, les rubans. Il y a du passé à archiver. Celui que je ne cesse de ressasser. Les pires et les bons souvenirs. Ceux qu'il y a à encaisser.  Ce temps de l'imparfait qui remet de l'espoir au bout des lèvres, qui projette le temps des possibles sous les yeux. On se relève. On se relève, voilà ce que ça me dit. Ce dimanche à sauver des milliers de milliers de lettres a été un sourire. Deux parenthèses se sont étirées sur le visage. Deux parenthèses, symétriquement opposées qui ont laissées sur le visage des états d'âme diamétralement opposés. En route, je repars à l'aventure.

Souffler une douceur