Je voudrais tant parfois. Trouver la force et le courage de sortir de cette vie. De m'astreindre à autre chose que de me lever tous les jours pour les mêmes attentes. Pourtant, ces huit heures au travail sont une bouffée d'oxygène. Un tiers de journée à ne pas avoir le temps de se penser. Les nuits sont longues et le sommeil est rude. C'est la nuit que les pensées fleurissent. C'est la nuit, à la lueur des astres, que tout se met à tourner en rond. Je voudrais tant parfois, avoir le courage de m'envoler au bout du monde. Mais je suis intrinsèquement attachée aux miens, à ce bout de famille qui m'horripile et qui me manquerait quinze fois dans une journée s'ils n'étaient pas si là. Je suis bien à bord de ma vie mais le navire est ancré en plein océan. Il stationne au gré des flots, des vents et du courant. Voilà la métaphore. Je prends des billets de train pour la france dans toutes les directions. Je voudrais juste prendre le bon. J'attends de prendre des billets d'avions pour une évasion d'une dizaine jours. Je n'attends que ça, presque, tout en espérant que celà puisse se faire. Alors je croise les doigts. Et de tous ces billets, s'il y a bien une chose qui me redonne le sourire, c'est la perspective des retrouvailles qu'il y aura. A ces faits, je me dis qu'il serait grand temps pour moi de prendre des billets vers des endroits où il n'y aurait personne. Ce serait un pas chassé, de côté ou peut-être même un pas de bourrée. Un moyen comme un autre, une astuce ou une figure de style pour faire dévier la trajectoire.

Souffler une douceur