Je crois que ce n'est pas que sur Danseur que je pourrais parler des heures. J'ai découvert Rudik à la suite de ma rencontre avec cette tzigane. Je ne sais pas expliquer pourquoi. Pourquoi il est le premier, le seul presque dont il ne me manque plus que deux livres à découvrir. Les deux derniers. Ceux que je veux avoir sous les mains. Mais pas trop tôt, ni trop vite. Puisqu'alors, alors, il me faudra attendre un nouveau. Je sais qu'à chaque fois, je contemple la couverture un moment avant de plonger. Je me murmure, je me chuchote de ne pas me faire de grandes espérances. Surtout, ne pas t'attendre à une merveille coralie, surtout ne pas. Mais l'envie prédomine tout. Première de couverture, page de titre, dédicace, premiers mots et c'est toujours l'apnée. Je ne saurais que dire de plus. Peut-être vous faire lire ces quelques mots, issus de sa plume à notre encontre.
 
" L'un des bonheurs de l'écrivain est d'apprendre à s'immiscer dans un corps, une géographie, même une culture qui ne sont pas les siens. Capturer une parcelle de réalité et lui insuffler une vie nouvelle. Créer l'orage dans l'immobilité, faire respirer le silence, aiguiser la beauté, ou la violence, ou les deux, de sorte que, des années plus tard, des inconnus pourront à leur tour se glisser dans le passé, et en percevoir les tumultes.

C'est le privilège de la fiction, le privilège de l'écrivain et, espérons-le, celui du lecteur. Nous prenons vie dans un espace qui n'est pas le nôtre. Changeons de peau le temps d'une aventure. Et ceux qui, comme moi, souffrent de vertige arrivent à s'en débarrasser. Que ce soit le vertige du chagrin, de la mémoire, ou le vertige tout court - la peur de chuter d'une tour, concrète ou imaginaire. En d'autres termes, ce qui s'écroule peut se redresser. Je crois à la possibilité de l'espoir. Pourquoi pas ? L'excellence est toujours rare, audacieuse, difficile. "
Ces mots vous les trouverez .


Souffler une douceur