Si je devais tout dire, je continuerais de répondre bien à cette question que tout le monde pose. Moi la première. Parce que je vais bien. La fatigue, le mal de dos parfois, la peur. Tout ça cohabite mais moi, je suis droite dans mes chaussures et j'avance. Malgré tout, j'avance. Et je ne suis pas celle qui entraîne tout le monde à sa suite mais j'aide à franchir le palier suivant. Alors oui, je vais bien. Mais autour, non. Il y a des choses qui me percutent et je m'accroche à cette idée. Que. Mais parfois dans la voiture, il y a ce temps qui passe qui devient le temps qui reste. Et je me mets à pleurer sans m'arrêter. Parce que oui, je vais bien. En fait, ce n'est pas cette question qu'il faudrait poser. Mais je ne serais pas en mesure de répondre à une autre. Je pourrais le répéter cent fois encore que ça ne suffirait plus. Je voudrais ne pas y penser, mais ça tourne en boucle dans la tête. Dans un coin, reclus. Mais ça ne s'arrête pas.



["S'évader dans ses pensées ne suffisait pas à la soustraire à cette présence incommodante, car les rêveries sont comme les parapluies, arrive toujours le moment où il faut affronter la couleur du ciel."]
Fatou Diome



Souffler une douceur