Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

 

L'envol * La liste * Tiroirs * Session

Ce n'est même pas de la nostalgie.

Je comptais les mois. Et même s'il me faut plus de dix doigts, à bien y regarder, c'était presqu'hier.
De nombreuses choses ont changé.
Et beaucoup sont restées les mêmes.

Peut-être suis-je un peu plus sûre de moi.
Peut-être sais-je enfin ce que je veux.
Peut-être.
Ou.
Peut-être pas.

Le ciel est toujours bleu lorsqu'il n'est pas gris.
La vie est douce. Douce. Douce. Malgré les larmes. Elle m'appelle toujours si fort. Elle m'enlace encore si tendrement.

Dix ans ce mois-ci. Dix ans que le bac est passé. Et ce n'est rien. Ou peut-être bien le contraire. Non, ce n'est rien. Dix ans. Bordel. Je riais gamine quand on me disait que ça passait vite. Et oui, en effet. Ça a été une tornade.

En dix ans, je me suis construite. Un peu comme je l'entendais. En n'en faisant qu'à ma tête puisque sinon, ce n'est pas drôle. Il y a toujours de la place pour l'imprévu. Je prends des trains à n'en plus finir et le tour de France s'agrandit.

J'ai appris à marcher avec des talons et me tenir en équilibre n'est plus mission impossible.

Aujourd'hui, je fais le même trajet tous les matins. Je suis toujours joueuse de mots. Et je m'extasie d'un rien. Je suis celle qui fait le tour de ses collègues au moindre livre aux merveilles.

Le monde autour de moi change pourtant. Alors je dois bien changer aussi. Les amis s'épousent. Les amis ont des enfants. Sur les photos de famille, les bébés s'ajoutent. Même si les premiers n'en sont plus vraiment...

Me revoilà ici. Sans trop savoir ni comment ni pourquoi.
Alors, dites-moi. Et vous? Que devenez-vous?

C'est juste

que l'horizon vient de changer *

Même la Terre part à la renverse

Alors on en arrive là. J'en arrive là. A ce point de non retour. A cette non envie de me lever le matin. Et je m'étais fixée un objectif. Ne jamais y aller à reculons. Jamais. Alors, refaire son curriculum. Tenter de faire naître la motivation pour ailleurs. S'afficher sous son meilleur jour. Je n'ai pas écrit ma démission encore. Mais l'envie d'ailleurs prend le pas. Un mois. Un petit mois pourrait suffir.

Il faut étendre les bras au loin. Montrer l'horizon ne me satisfait plus. Il faudrait l'atteindre. Mais il y a du chemin à faire. Ce n'est pas l'horizon qu'il faut atteindre. C'est sa ligne qui doit changer. Je suis fatiguée. Plus que ça même. Je dis au revoir de loin. Tout le monde s'en va. Et je ne veux pas être celle qui reste. Je ne veux pas.
Vous pourrez bien penser et dire ce que vous voudrez. Je ne vous dirais pas que je m'en moque. Pourtant c'est le cas. Au moins, vous voilà prévenus. Après tout, ici on disparaît quand les mots s'évanouissent.  Oubliettes.

Je ne suis pas triste. Je ne suis pas joyeuse non plus. Je me réconforte au gré du quotidien. Il y a des jours gris. Et d'autres où je souris de passer sous l'ombre d'un nuage. C'est ainsi. Les jours sont ternes. Surtout depuis septembre. Il y a des cailloux sur ma route. Des petits qui dérangent. Des énormes qui découragent. Des trop lourds à porter. Des trop difficiles à pleurer.

La moitié de ces mots est écrit depuis juillet. Et ils sont tellement d'actualité encore. Tellement que ça m'effraie un peu. Mon grand-père est parti. Il y a une semaine. Je l'écrivais en mars et la flamme s'est éteinte. Pour de bon. Il y a une semaine exactement. Est-ce que ça m'attriste? Oui. Bien sûr que oui. Mais il avait tellement mal. Alors non, non.

Je pars toujours travailler à reculons.

Et tout me pèse.

Je ne suis ni triste ni joyeuse. Je suis terne et fatiguée. Comme les jours qui s'annoncent.

Et l'été n'est même pas fini encore.


Heureusement, il y a eu cette semaine d'août.



Est-ce que toi aussi ça te bouleverse
Ces quelques cendres que l'on disperse
Est-ce qu'aujourd'hui au moins quelqu'un te berce ?
Brest, Miossec

Aux mots tordus.

A force de tourner les pages, on arrive au mot "fin".
Il ne me reste que quelques pages à savourer.

Au fin fond des souvenirs